« (…) si nous devons choisir entre la vie d’un être humain et celle d’un autre animal, nous devons choisir de sauver celle de l’humain ; mais il peut aussi y avoir des cas particuliers où le contraire sera vrai, quand l’être humain en question ne possède pas les capacités d’un être humain normal. Une telle position n’est pas spéciste, bien qu’elle puisse le paraître à première vue.
La préférence pour la vie d’un être humain normal sur celle d’un animal dans les cas où ce choix se pose — se fonde sur les caractéristiques que cet être humain normal possède réellement, et non sur sa simple appartenance à notre espèce. C’est pourquoi lorsqu’il s’agit des membres de notre espèce qui n’ont pas les caractéristiques normales d’un être humain, nous ne pouvons plus affirmer que leurs vies sont toujours à préférer à celles d’autres animaux. »
Peter Singer, The Animal Liberation Movement: Its Philosophy, its Achievements, and its Future, Old Hammond Press, Nottingham, Angleterre, 1985 ; qui reprend les thèses que le même auteur a exposées en 1974 dans Animal Liberation: A New Ethics for Our Treatment of Animais (traduction française : La libération animale, éd. Grasset, 1993).